L’action Shell fait partie des actions qui ont le vent en poupe pour le moment. Les prix des carburants restent particulièrement élevés, ce qui rapporte gros aux compagnies pétrolières. Au cours de ce deuxième trimestre, Shell a une nouvelle fois enregistré un bénéfice record. Le présent article décortique les derniers résultats du géant du pétrole et s’intéresse en détail au cours de l’action Shell.

L’action Shell

Fin 2021, le consortium énergétique néerlandais et britannique décidait de devenir entièrement britannique en transférant son siège principal à Londres. Le « Royal Dutch » a depuis disparu de son appellation et l’action s’échange dorénavant dans une seule catégorie d’actions, appelée Shell Plc. L’action reste cotée aux bourses d’Amsterdam, de Londres et de New York.

Les chiffres trimestriels de Shell Q2 2022

En juillet dernier, Shell publiait un chiffre d’affaires de près de 11,5 milliards de dollars pour le deuxième trimestre de l’année, pulvérisant son record du trimestre précédent de 9,1 milliards de dollars. Le flux de trésorerie d’exploitation atteint les 18,66 milliards de dollars et a notamment permis à Shell de réduire sa dette à 46,4 milliards de dollars fin juin alors que celle-ci s’élevait encore à 48,5 milliards à la fin du premier trimestre de l’année, soit un recul de -4 %. Le ratio d’endettement net est ainsi descendu à 19,3 %.

Le secteur Amont (upstream) qui se concentre sur l’exploration et la production de pétrole et de gaz a enregistré un bénéfice de 4,9 milliards de dollars. Le cours de l’action Shell profite pleinement de la hausse des prix du pétrole et du gaz, alimentée entre autres par l’invasion russe en Ukraine. Les marges de raffinage ont atteint jusqu’à 28 dollars par baril. Le taux d’occupation des sites de raffinage devrait atteindre les 90 à 98 % au cours du troisième trimestre, comparé à 84 % au deuxième trimestre.

Des revenus diversifiés

Le secteur du Gaz intégré a enregistré un bénéfice de 3,75 milliards de dollars. Shell a produit 7,66 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié, par rapport aux 8 millions de tonnes au premier trimestre. Les volumes devraient continuer de diminuer au cours du troisième trimestre, entre 6,9 et 7,5 millions de tonnes et ce, après la grève prolongée sur le site flottant de GNL en Australie cet été et en raison de travaux de maintenance.  

Les revenus issus du marketing ont légèrement augmenté sur base annuelle pour atteindre les 751 millions de dollars. La demande des produits chimiques de Shell reste également élevée. Le bénéfice ajusté sur base trimestrielle a doublé pour atteindre les 2,03 milliards de dollars, principalement boosté par les marges plus élevées.

Le bénéfice ajusté enregistré par la branche d’activité Renewable & Energy Solutions a également enregistré une solide hausse pour atteindre les 725 millions de dollars. Le flux de trésorerie d’exploitation reste cependant dans le rouge (-558 millions de dollars) en raison des investissements multiples dans la transition énergétique. La construction de Holland Hydrogen I, la plus grande usine d’hydrogène vert d’Europe à Rotterdam dont la mise en service est prévue en 2025, marque une étape importante pour Shell dans l’économie hydrogène.

Aucun changement du côté du dividende et rachat des actions propres

Alors que dans le passé les dirigeants optaient pour un dividende assez élevé, aujourd’hui, le géant pétrolier se concentre davantage sur le rachat de ses actions. Au cours du premier semestre de 2022, Shell a racheté pour 8,5 milliards de dollars en actions propres. Fin juillet, la société dévoilait son programme de rachat pour un montant de 6 milliards de dollars en actions propres pour le trimestre en cours sans pour autant augmenter son dividende. Le rendement pour les actionnaires devrait donc rester supérieur à 30 % du flux de trésorerie provenant des activités d’exploitation.

Shell se dit plus efficace et plus rentable qu’auparavant. Ainsi, comparé au premier semestre de 2013, à l’époque où le prix du Brent évoluait au même niveau qu’aujourd’hui (+/- 108 dollars), le bénéfice ajusté a progressé de 65 %. Toujours en comparaison à cette période, le flux de trésorerie disponible a triplé et les distributions aux actionnaires ont doublé. Elles sont passées de 6,4 à 12,8 milliards de dollars. Il s’agit de chiffres historiques pour Shell.

Perspectives du prix du pétrole

On peut s’attendre à une baisse du chiffre d’affaires de Shell au cours du troisième trimestre après un premier semestre record. Depuis le mois de juillet (début du troisième trimestre), le prix du pétrole a déjà perdu près de 15 %. Des prix du pétrole plus bas impactent directement le bénéfice de Shell. Les prix du pétrole et du gaz restent néanmoins historiquement très élevés. Dans un contexte où le conflit entre l’Ukraine et la Russie est toujours sans issue, l’OPEC a décidé de baisser la production. Au mois d’octobre, la production sera réduite de 100.000 barils par jour. Les pays pétroliers ont vu la demande reculer en raison des confinements en Chine et de la crainte d’une récession économique à cause de la hausse des taux.

Un prix plancher fixé par la pénurie d’énergie

Tant que la guerre en Ukraine se poursuit et que l’Occident refuse d’acheter du pétrole et du gaz aux Russes, les prix de l’énergie continueront d’augmenter. Pour le moment, la demande de charbon augmente à l’approche de l’hiver. Le rallye récemment enregistré sur le marché américain et la hausse des prix du gaz naturel ont ravivé la demande de ce combustible. Par conséquent, il est plus que probable que Shell enregistre encore des bénéfices colossaux au cours des trimestres à venir.

Le cours de l’action Shell en bourse

Le ratio cours/bénéfice de Shell et d’autres compagnies pétrolières a fortement baissé ces derniers temps. Shell s’échange pour l’instant à 5,6 x le bénéfice sur ces 12 derniers mois. C’est légèrement inférieur à la moyenne du secteur, à savoir 6,45, mais de nombreux majors américains s’échangent étonnamment à un prix bien plus élevé.

Les actions américaines ExxonMobil (XOM) et Chevron (CVX) s’échangent à des multiples supérieurs à 10. Shell semble donc assez bon marché et le dividende est similaire. L’évolution du cours dépendra fortement des prix du gaz et du pétrole.

Analyse technique de l’action Shell

Sur le graphique journalier, l’action Shell présentait une tendance haussière jusqu’à début juin. Elle a ainsi atteint, la semaine du 6 juin, un nouveau pic à 28,735 € (cf. notre cercle rouge). Mais, depuis, le titre de la compagnie pétrolière ne réussit pas à dépasser ce niveau. Le rallye qu’a connu l’action en juillet et en août pourrait n’être qu’une dernière tentative infructueuse des acheteurs pour emmener le cours de l’action Shell vers de nouveaux sommets. On surveillera le comportement de l’action à l’approche de niveaux clés. Si le cours dépassait son plus haut récent de 28,025 € (cf. notre ligne pointillée rouge), il pourrait aller ensuite retester le pic de début juin. En revanche, si le cours de l’action Shell passait sous le niveau de son plus bas récent de 25,915 € (cf. notre ligne pointillée verte), on pourrait craindre de nouvelles baisses sur ce marché.

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