Les obligations d’État ont le vent en poupe ces derniers temps tandis que les taux d’intérêt sont en chute libre. L’inversion de la courbe des taux fait sont entrée.
En effet, les taux d’intérêt américains à 10 ans ont enregistré une chute importante sous les 3 % et les taux allemands sous même passés sous le seuil de 0 %.
La Fed pratique un ton « dovish » et la courbe des taux d’intérêt s’est inversée.
Une courbe des taux inversée, c’est quoi au juste ? Faut-il s’attendre à une récession ?

Inversion courbe de taux

Qu’est-ce qu’une inversion de la courbe des taux ?

Commençons par le début. Qu’est-ce qu’une courbe des taux ? Une courbe des taux (« yield curve » en anglais) traduit la relation entre le rendement prévu et la durée des obligations (dans un pays ou une région). En d’autres termes, la courbe des taux indique la différence entre les différents taux, tant à court terme qu’à long terme. Cette courbe est souvent représentée par une image graphique. Découvrez comment reconnaître l’inversion de la courbe des taux.

Inversion courbe des taux illustration courbe

Courbe des taux normale

Dans l’illustration ci-dessus, vous pouvez observer une courbe des taux normale. La durée est indiquée en années sur l’axe horizontal et le rendement sur l’axe vertical.  Normalement, les obligations à plus long terme permettent d’engranger un rendement plus attractif que celles à court terme. C’est logique vu que le risque pour l’investisseur est plus important étant donné que la durée est plus longue. En effet, qui peut prédire l’avenir ? Qui aurait pensé il y a 20 ans qu’Internet menacerait les magasins traditionnels ? Pour compenser ce risque plus élevé, les émetteurs d’obligations demandent également une compensation. C’est ce qui explique pourquoi la courbe est ascendante.

Courbe des taux inversée

Il peut arriver que la courbe des taux s’inverse. L’inversion de la courbe se produit lorsque les taux d’intérêt sont plus élevés à court terme qu’à long terme. Cela signifie qu’il règne un climat pessimiste quant aux évolutions économiques à court et moyen terme. Vu que le marché des obligations est le plus grand marché financier au monde, il vaut mieux prendre ces signaux au sérieux. Le principal risque pour un émetteur d’obligations est le risque d’inflation. En cas de courbe inversée, le marché confirme souvent une phase de ralentissement de la croissance. Lorsque la croissance économique ralentit, l’inflation baisse. Par conséquent, une inflation plus basse se reflète dans les taux sur les emprunts à plus long terme.

Aplatissement de la courbe des taux

Pour terminer, l’aplatissement de la courbe des taux d’intérêt correspond à une situation assez rare, mais théoriquement possible. Les taux longs se rapprochent des taux à court terme. Cette situation se produit principalement lors de la transition d’une courbe à la hausse à une courbe des taux inversée et vice versa.

Comment se forme l’inversion de la courbe des taux ?

L’inversion de la courbe des taux d’intérêt se produit quand le marché anticipe un ralentissement de l’économie et qu’il s’attend à une baisse des taux obligataires. Les banques centrales peuvent également fortement l’influencer. En effet, les banques centrales déterminent le taux d’intérêt de base : le taux directeur. Le taux directeur est le taux à court terme auquel la banque centrale prête de l’argent aux autres banques commerciales. Ce taux à court terme influence le niveau de tous les autres taux.

La courbe des taux commence souvent à se modifier après qu’une banque centrale ait fortement augmenté son taux directeur exerçant ainsi une pression accrue sur les emprunts d’État à court terme. Plus le taux est élevé, plus les obligations sont intéressantes, ce qui ne fait justement pas l’affaire de nombreuses entreprises. En effet, des taux élevés signifient que le crédit coûte plus cher aux entreprises. Les entreprises qui ont profité des taux d’intérêts bas pour creuser leur dette ont de fortes chances d’être  confrontées à des problèmes. Pensez à Netflix et Tesla.

Les taux et les cours des obligations d’Etat

À cause de ces taux plus élevés sur les obligations, les actions sont moins intéressantes. Pourquoi s’exposer à un risque élevé avec des actions si une obligation d’État à 10 ans peut vous rapporter 3 % par exemple ? En plus, les obligations sont souvent considérées comme étant sûres. La conjoncture élevée fait gonfler le prix des actions. Après une période de solides augmentations des taux, les investisseurs devront faire preuve de prudence et commencer à vendre leurs actions et acheter des obligations plus sûres. Les taux et les cours des obligations d’État évoluent de manière inversement proportionnelle. Une demande accrue d’obligations fera baisser les taux.

Lorsque des investisseurs institutionnels s’attendent au refroidissement de l’économie accompagnée d’une inflation basse, ils voudront se positionner dans ces taux d’intérêt plus élevés du long terme. À cause de cette demande importante d’obligations à long terme, le coupon d’intérêts augmentera moins vite, il pourrait même baisser. Les investisseurs n’ont que peu de confiance dans la politique de la banque centrale et pensent justement que l’économie va ralentir.

Pourquoi les banques centrales augmentent-elles les taux ?

Le principal objectif des banques centrales est de maintenir la stabilité des prix. Le taux directeur est leur meilleur instrument pour y parvenir. Les banques centrales ont augmenté les taux d’intérêt pour contenir l’inflation. Les banques centrales des pays développés visent une inflation de 2 %. Une inflation proche de 2 % est propice à l’économie. En effet, une inflation modérée incite les ménage à dépenser leur argent plutôt que de l’épargner. L’épargne mise de côté d’aujourd’hui ne permettra pas d’acheter autant plus tard. L’inflation fait diminuer la valeur réelle du montant emprunté.  Par conséquent, emprunter devient très intéressant et stimule les entrepreneurs et les sociétés.

La banque centrale européenne vise une inflation de l’ordre de 2 % car selon elle, cette progression est favorable à l’économie. Une inflation trop élevée est défavorable car des taux d’intérêt plus élevés peuvent faire ralentir la croissance économique. Un taux d’inflation élevé est mauvais pour le positionnement face à la concurrence internationale car le prix des produits est plus cher.

L’inversion de la courbe des taux par le passé

Une inversion de la courbe des taux a précédé chacune des récessions américaines par le passé. A une exception près. Cette inversion de la courbe des taux n’a pas entraîné automatiquement une récession à court terme. Il faut compter en moyenne 1 à 2 ans avant que l’économie américaine n’entre en récession. Les actions ont continué d’augmenter de 8 % pendant près de
11 mois après l’apparition de la courbe des taux inversée. Voyez par vous-même avec le graphique ci-dessous :

Gurufocus. (2019). U.S. Treasury Yield Curve. 26 mars 2019, https://www.gurufocus.com/yield_curve.php

Inversion courbe des taux illustration treasury yield curve

L’inversion de la courbe des taux aujourd’hui

Après plusieurs hausses au cours de ces dernières années, la Fed a réduit les taux directeurs pour la première fois depuis 2008 pour les fixer dans la fourchette de 2 % à 2,25 % L’économie américaine a repris des couleurs et le taux de chômage ne s’élève qu’à 3,8 %. La zone euro se porte moins bien et nous observons également un refroidissement de l’économie chinoise. La guerre commerciale entre les Américains et les Chinois qui dure depuis plus d’un an porte préjudice à l’économie mondiale. Ces derniers mois, différents signaux annonçaient le fléchissement de l’économie. Différents pays ont revu à leurs prévisions de croissance à la baisse. Le FMI prévoit également un ralentissement de la croissance de l’économie mondiale.

À la fin de l’année dernière, les taux d’intérêt américains augmentaient fortement. En effet, les taux à 10 ans dépassaient largement les 3 %. Après la forte correction des actions, la crainte d’une récession a agité les marchés.

Faut-il s’attendre à un krash boursier ?

De nombreux investisseurs craignent désormais l’arrivée d’une nouvelle récession. Des chiffres macroéconomiques faibles et le manque d’optimisme quant à l’évolution de la guerre commerciale entre les USA et la Chine provoquent un sentiment négatif. Ces derniers temps, différents gestionnaires d’actifs avaient clairement tiré la sonnette d’alarme. Ceux-ci ont annoncé que l’économie américaine allait probablement entrer dans une période de récession au cours des deux prochaines années.

Les actions ne devraient donc pas rapporter grand-chose pendant cette période. La vraie question à se poser est de savoir quelle sera la gravité de cette récession. Ici aussi, il est bon de rappeler que les résultats du passé n’offrent aucune garantie pour l’avenir. Faut-il s’attendre à un krash boursier ? Difficile à dire. Seul l’avenir nous le dira…

Investir dans les actions via LYNX

LYNX vous offre la possibilité d’acheter ou de vendre des actions. Celles-ci proviennent de sociétés cotées mondialement en bourse. En ligne, via notre plateforme, vous accédez à plus de 100 places boursières de plus de 25 pays. Consultez notre large gamme de produits :

Souhaitez-vous suivre l’actualité boursière par e-mail ?

Inscrivez-vous gratuitement à nos newsletters relatives à l’actualité boursière

--- ---

--- (---%)
Mkt Cap
Vol
Plus haut du jour
Plus bas du jour
---
---
---
---

Displaying the --- graphique

Afficher le graphique du jour